La langue et la respiration nasale sont des appareils orthodontiques naturels. Nous allons vous apprendre à les utiliser.

Mémoire & Thérapeutique Fonctionnelle

Mémoire

Jadis, en Chine, les médecins recevaient des honoraires de leurs patients tant que ceux-ci étaient en bonne santé, mais dès que les maladies survenaient, les médecins ne percevaient plus d’honoraires, c’était le bon sens qui dictait cette règle.

Cette logique ne paraît plus être d’actualité de nos jours. En effet, dans le domaine médical, tous nos efforts sont orientés vers les thérapeutiques massives.

La prévention et l’interception sont négligées. Beaucoup d’orthodontistes attendent que toutes les dents définitives soient évaluées et le traitement est presque toujours réalisé avec un appareil multibagues après avulsion des prémolaires dans le cas de Dysharmonie Dento-Maxillaire.

Cette approche n’est pas très efficace, mais longue, compliquée, onéreuse et lourde pour le patient et la société. Un certain nombre de ces traitements auraient pu être simplifiés et évités dans certains cas si une interception avait été préalablement réalisée. Seuls les bons cliniciens sont efficaces dans ce domaine, malheureusement ils disparaissent et sont progressivement remplacés par des techniciens.

Il faut examiner l’enfant le plus tôt possible et adapter le traitement à chaque patient, ainsi on pourra inclure une période interceptive et un traitement mécanique entre ces deux moments. Toute une série de gestes peuvent être utilisés, permettant des corrections. Les traitements peuvent être évités ou raccourcis grâce à l’interception qui, selon le dictionnaire, est “l’interruption de quelqu’un ou de quelque chose en cours avant son arrivée”.

Donc, pourquoi ne pas traiter avant d’attendre les complications. L’interception orthodontique est un acte thérapeutique, le plus souvent précoce, permettant d’obtenir la correction partielle ou totale d’une dysmorphose ou d’éviter son aggravation.

Il est important de la différencier de la prévention (ou prophylaxie) qui n’est pas l’objet de notre sujet.
La prévention orthodontique est constituée de l’ensemble des moyens mis en œuvre pour empêcher l’apparition d’une dysmorphose.
Le traitement interceptif se réalise alors que la dysmorphose existe déjà avec une manifestation plus ou moins importante. La prévention intervenant avant l’apparition des complications.

Monsieur De Coster a dit : “Celui qui laisse une malformation vieillir laisse simplement ses chances de succès s’envoler lentement”.

Thérapeutique fonctionnelle

Il existe deux courants concernant la thérapie orthopédique dento-maxillo-faciale :

– les mécanistes : les dysmorphoses sont à l’origine des dysfonctions. La fonction suit la forme entraînée, il faut corriger les dysmorphoses par l’utilisation de force mécanique. La correction de la fonction se fera simultanément.

– les fonctionnalistes : la fonction crée la forme. Il faut modifier l’environnement fonctionnel qui cause les dysmorphoses, en utilisant les forces naturelles en présence (musculature faciale, force éruptive des dents, phénomènes de croissance) pour aboutir lentement à une harmonie.

Pour Chateau : l’orthopédie fonctionnelle modifie ou active une fonction pour modifier la forme.
Pour Dangy : l’orthopédie fonctionnelle représente l’ensemble des moyens permettant de modifier la forme des arcades dentaires et la position des dents en utilisant le CNM au cours des fonctions.
Pour Mujz : “ la thérapeutique fonctionnelle orthopédique est celle qui se fixe comme but de modifier la morphologie de l’appareil dento-maxillo-facial pour obtenir un complexe architectonique plus adapté à la fonction à laquelle il est destiné et à l’esthétique du visage”.
Pour Langlade : c’est “l’exploitation pratique de la loi d’adaptation de Lamark”.
Pour Eschler : “l’ODFF (fonction ortho-dento-faciale) est une méthode musculo-réflexe”.
Pour Muller : “l’ODFF est celle qui, pour arriver au meilleur résultat, utilise au maximum les forces naturelles”.

La thérapeutique fonctionnelle a donc pour but d’obtenir le développement harmonieux de l’appareil dento-maxillo-facial par la stimulation de toutes les fonctions qui peuvent y concourir, sans utiliser des moyens mécaniques.

La thérapeutique fonctionnelle accuse cependant certaines limites liées :

  • Au concept même
  • Aux données biologiques
  • Aux moyens thérapeutiques